Qui dit association de deux individus à 50/50, dit en premier lieu équilibre des associés dans leurs engagements respectifs, c’est-à-dire, dans leurs investissements financiers et humains.
L’investissement financier, dont le montant sera fixé en fonction du plan d’affaire (business plan) des budgets prévisionnels, d’investissement et d’exploitation, devra en principe être effectué à parts égales, que ce soit en capital (numéraire ou nature) ou en compte courant. S’il est aisé de contrôler l’égalité à la constitution de la société (particulièrement si l’apport est en numéraire), il est plus complexe de la faire perdurer au cours de la vie sociale, au gré du développement de la société, et des ressources et besoins de chacun des deux associés. Ceux-ci ont dès lors tout intérêt à s’accorder initialement sur les principes qu’ils envisagent de suivre :
- principes en matière de politique de mise en réserve et de distribution de fonds propres : par exemple, mise en réserve du résultat jusqu’à atteinte d’un certain montant de fonds propres, distribution de dividendes calée sur un pourcentage du résultat distribuable après atteinte de certains seuils ; et
- principes en ce qui concerne la hiérarchisation des moyens de financement nécessaires pour le développement de la société : fonds propres, financements bancaires, avances en compte courant, augmentations de capital et autres.
La distribution des revenus capitalistiques de ces investissements (distribution de dividendes ou réserves, intérêts de compte courant, plus-value en cas de revente simultanée) pourra ainsi rester strictement égalitaire.
Le paramétrage de l’investissement humain des deux associés soulèvera certainement plus de difficultés et discussions. C’est la raison pour laquelle les associés devront d’abord convenir du rôle opérationnel et de la contribution de chacun, ainsi que de sa rémunération. Si l’investissement humain est construit sur un système égalitaire, égalitaire devrait être la rémunération et parallèles devraient être ses évolutions (en fonction par exemple de critères objectifs liés au développement de la société).
Ensuite en matière de gouvernance : la SAS est indubitablement l’outil le plus souple, laissant davantage de place à l’imagination. La seule contrainte en matière de gouvernance est la présence obligatoire d’un Président, qui représente la société à l’égard des tiers et qui est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en son nom. Mais, contrairement à la société à responsabilité limitée qui peut être dirigée par des co-gérants, il est impossible d’attribuer la qualité de Président d’une SAS à plusieurs personnes. Pour pallier cette difficulté, moults scenarii – et panachages – sont envisageables pour une direction de concert par les deux associés :
- Nomination d’un Directeur Général détenant des pouvoirs identiques à ceux du Président (et, à l’instar de celui-ci, désigné comme dirigeant sur l’extrait K-bis), impliquant que chacun d’eux détient séparément le pouvoir de prendre tous actes de gestion dans l’intérêt de la société ;
- Limitation des pouvoirs du Président et du Directeur Général sur les décisions de gestion les plus importantes, celles- ci devant faire l’objet, soit d’un droit de veto de l’autre dirigeant, soit d’une autorisation préalable par un organe collégial composé des deux associés ; et/ou
- Délimitation de pouvoirs spécifiques et/ou techniques à chacun des dirigeants, toutefois équivalents en importance et en investissement.
Une fois la réflexion menée, les principes ci-dessus devront être fixés dans les statuts et, le cas échéant pour ce qui relève des aspects confidentiels, dans un pacte d’associés.